● Camille PELLETAN -- (Paris 1846 – Paris 1915) ●
Fils d'Eugène Pelletan et frère d'André Pelletan, journaliste et homme politique français.
L.S - Paris 13 avril 1909
1p 1/2 in-4 - 21x27cm
" Sire,
L'Ambassadeur de la République française en Turquie vient de me transmettre
les diplômes des décorations que Votre Majesté Impériale a bien voulu nous conférer à Madame Pelletan et à moi
à l'occasion de notre voyage à Constantinople.
Nous sommes vivement touchés de ce témoignage de haute bienveillance
de la part de Votre Majesté et nous tenons à lui offrir l'expression de notre vive gratitude.
(...) "
Bel état global de conservation - fente au niveau de la pliure centrale
Envoi soigné
Informations complémentaires concernant le signataire de ce document :
Ancien élève de l'École nationale des chartes, diplômé en droit, ami des poètes du Parnasse contemporain (Léon Valade, Émile Blémont, Charles Cros, Paul Verlaine…), il devient à vingt ans un journaliste très impliqué dans la critique du régime de l'empereur Napoléon III, notamment à La Tribune et au sein de la rédaction du journal hugolien Le Rappel.Reçu maçon le 11 avril 1870 à la loge La Mutualité 190, il sera un « frère » respecté mais peu assidu. Après la guerre franco-prussienne de 1870, il est l'un des principaux meneurs des radicaux « intransigeants » et s'oppose avec Clemenceau aux républicains « opportunistes » qui suivent Léon Gambetta. À partir de 1879, il travaille avec succès à l'amnistie des communards. Ayant quitté la rédaction du Rappel, il devient le rédacteur en chef du journal de Clemenceau, La Justice, créée par celui-ci en janvier 1880.
il est député des Bouches-du-Rhône de 1881 à 1912, puis sénateur des Bouches-du-Rhône de 1912 à 1915. En juillet 1885, il s'oppose à Jules Ferry en se déclarant adversaire de toute expansion coloniale. Il mène ensuite le combat contre le boulangisme. Il devient membre du Parti radical-socialiste dès sa création en 1901 (il rédige et lit le rapport de fondation) et en incarne l'aile la plus avancée, dénonçant la « nouvelle féodalité industrielle » et refusant tout ennemi à gauche, bien que se distinguant nettement du collectivisme.
Après l'affaire Dreyfus, il est ministre de la Marine de juin 1902 à janvier 1905 dans le cabinet Émile Combes, dont il est une des personnalités majeures. Très influencé par les théories de la Jeune École de l'amiral Aube, et à l'encontre des enseignements de l'affaire de Fachoda en 1899, il freine la construction des cuirassés décidée lors du « programme de 1900 » et multiplie le nombre des torpilleurs et des sous-marins.
Par l'important décret du 7 octobre 1902, il crée le corps des administrateurs des Affaires Maritimes5. Il favorise les carrières des jeunes officiers issus de famille modestes, des officiers sortis du rang et des officiers mécaniciens, jusqu'alors tenus en mépris par ceux issus de l'École navale. Il introduit la journée de huit heures dans les arsenaux. Durant les grandes grèves de Marseille en 1904, il montre une sympathie prononcée pour les revendications et les méthodes socialistes des grévistes. Sa politique est très critiquée, y compris par les radicaux entrés en dissidence contre le gouvernement Combes, à savoir ses prédécesseurs Jean Marie de Lanessan et Édouard Lockroy et le futur président de la République Paul Doumer. Une controverse violente s'ensuit, et il devient une cible privilégiée pour les caricaturistes, qui moquent sa pilosité broussailleuse et son manque d'élégance. Ses adversaires s'inquiètent du risque d'affaiblissement de la Marine et de destruction de la discipline. La création d'une commission d'enquête extra-parlementaire est décidée par la Chambre des députés, mais après quelques auditions celle-ci cesse de se réunir et ne remet pas de rapport final.
Aujourd'hui encore, l'action de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine reste très critiquée parmi les milieux militaires maritimes. Son application des théories de la Jeune École et de son inspirateur, l'amiral Aube, au moment où celles-ci sont de plus en plus discréditées, ont en effet conduit à remplir les ports français et algériens, aussi bien militaires que civils, de petits torpilleurs « numérotés » dont la longueur n'excède pas 27 à 38 mètres suivant la classe, dont le franc-bord est trop faible pour opérer en haute mer et qui pour partie sont incapables de mener à bien les missions qui leur sont dévolues. Les décisions de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine contribuent ainsi au retard que la Marine Française accumule à partir du milieu des années 1880 et lui font pour partie rater la « révolution » du Dreadnought et son concept du « All big guns ».
La carrière ministérielle de Camille Pelletan débute et prend fin avec le cabinet Combes. Il n'aura été ministre qu'une seule fois, ce qui est exceptionnel sous la Troisième Républiquepour un personnage politique de son envergure. On peut-y voir une preuve de son intégrité politique et de son refus de toute compromission, mais aussi une conséquence de sa marginalisation politique et des polémiques nées de son passage rue Royale.
Très anticlérical, il vote le 3 juillet 1905 la séparation de l'Église et de l'État. Il incarne la résistance à la dérive opportuniste du radicalisme, et se montre un défenseur ardent de la stratégie du bloc des gauches (« pas d'ennemi à gauche »). Le 8 juillet 1905, les congressistes du Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS) le nomment par acclamation membre du comité exécutif de cette formation politique7. Président du parti en 1906-1907, il est à nouveau candidat en 1913 mais est battu par Joseph Caillaux, qui incarne une nouvelle génération.
Pelletan vit pendant une trentaine d'années en concubinage avec une femme excentrique, grande amie des poètes et hommes de lettres, Juliette Philippe (leur histoire inspire très librement le roman de Paul Baquiast: Les cerisiers de la Commune [L'Harmattan, 2014]). Après son décès, il se marie tardivement, en 1903, alors qu'il est ministre, avec une jeune institutrice de 24 ans sa cadette, Joséphine Denise dont le frère Paul Denise, fera beaucoup pour la perpétuation de la mémoire de Pelletan). La presse de gauche salue ce « mariage démocratique ». Le couple est resté sans enfant.
Par le biais des mariages du frère et des sœurs de Pelletan, l'arbre généalogique familial ne compte pas moins de onze parlementaires, parmi lesquels Georges Bonnet et Michel Debré.
Les cendres de Pelletan sont conservées au colombarium du Père-Lachaise (case 6356, 87e division), où elles voisinent avec celles de son épouse8 ; dans l'Entre-deux-guerres, une cérémonie à sa mémoire y fut organisée chaque année.
Camille Pelletan a donné son nom au Parti radical-socialiste Camille Pelletan, scission « de gauche » du PRRRS effectuée en 1934 par Gabriel Cudenet en réaction à la participation de plusieurs radicaux au cabinet Doumergue
Source : wikipedia
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